An Overview Of Our Solution
Notre programme se décline comme suit:
a-Porte à porte assorti d’une caravane de lancement des activités du programme sur fond d’animation. Personne n’est laissé de côté, selon un principe de l’UNESCO.
b-Formation des jeunes scolaires et non scolaires riverains des cours d’eau et drains de la localité sur la gestion de l’eau, avec parité ; ils deviennent la police environnementale pour la veille environnementale.
c-Sensibilisation des populations riveraines des cours d’eau et drains par la police environnementale sur le traitement citoyen des déchets.
d-Implication de la Municipalité dans l’accompagnement de la police pour beaucoup plus d’efficience et d’efficacité.
e-Production mensuelle de rapports de suivi-évaluation du projet-programme avec réajustement pour optimiser les résultats.
f-Instauration du concours du quartier le plus propre pour susciter l’émulati
Who is this solution impacting?
Ecosystèmes touchés
Freshwater
Oceans/Coasts
Urban/Built Environment
Type de communauté visée
Rural
Urban
Additional Information
- Population Impacted: 30,000
- Continent: Africa
General Information
Prénom
Daniel
Nom de famille
Manguele
Type d'organisation
À but non lucratif
Courriel
raeddraedd@yahoo.com
Challenge
Analyse du contexte
La pollution tous azimuts est devenue la norme, la salubrité l'exception. A cause d’une gestion approximative, les populations de certaines localités périphériques de Douala et de la ruralité déversent des déchets dans les cours d'eau et drains, polluant gravement les eaux qui sont devenues noirâtres et nauséabondes.
En effet, plus de 2000 tonnes de déchets ménagers sont produits chaque jour à Douala contre 600000 tonnes de déchets plastiques qui nécessitent une gestion particulière. Seuls 60% de ces déchets sont traités par l’unique entreprise de la place, les autres déchets sont dans la nature. C'est donc un réel problème de développement durable qui porte spécifiquement sur l'ODD6 qui vise l'assainissement et la bonne gestion de l'eau, sa cible 6.3 qui porte sur la qualité et la pollution de l'eau. L'ODD3 aussi qui vise la bonne santé pour tous. La pollution des eaux engendrent la prolifération du paludisme, des maladies hydriques et de la peau puisque les enfants s'y baignent.
Solution
Décrivez la solution technique que vous voudriez voir le public cible adopter.
Une toilette de compostage est la bienvenue pour le recyclage des déchets organiques, et la mise sur pied d'une unité de transformation des déchets plastiques en granulés. A défaut, la recherche d'un partenariat avec les entreprises spécialisées dans ce domaine. Il faut aussi construire des écotoilettes avec option de production du biogaz pour la transition énergétique tant courue aujourd'hui. Ces déchets issus de notre ventre peuvent être transformés en compost et vendus aux agriculteurs. L'ODD13 sur les changements climatiques est concerné, ces déchets se décomposant dans l'eau en modifient le cycle biogéochimique. D'où le réchauffement climatique et l'acidification des mers et océans. Il faut disposer des bacs pour permettre aux populations d'y jeter leurs déchets plutôt que dans les eaux. Il est aussi possible de renforcer les capacités de la municipalité afin qu'elle gère de manière optimale des déchets produits, afin que rien ne soit abandonné dans la nature.
Décrivez votre intervention comportementale.
Après avoir montré une série de vidéos sur la catastrophe environnementale due aux déchets et de la valorisation de ceux-ci, mais surtout des déchets qui sortent de notre ventre, ce lors du lancement du projet-programme, parole a été donnée aux populations pour qu'elles donnent leur ressenti quant à la situation ; eh bien elles se sont rendues à l'évidence que la pollution dont elles sont responsables rendaient leurs enfants malades de paludisme, et d'autres maladies hydriques dont le choléra, la bilharziose, la dysenterie, et mêmes des maladies respiratoires à cause des odeurs pestilentielles qu'elles respirent tous les jours. Par conséquent, elles gagneraient à changer de cap en matière de gestion de leurs déchets. De plus, elles ont compris que les déchets peuvent devenir une source d'argent puisqu'ils peuvent être valorisés. Leurs enfants peuvent aussi s'y investir pour mettre sur pied de micro-projets générateurs de revenus, au lieu de rester au chômage. Plus important encore, les déchets ne s’achètent pas, ils sont produits presque par tous, qu’on le veuille ou pas. Il suffit simplement de les mettre en valeur. De plus, nous leur avons montré que les toilettes à compostage sont destinées à la fabrication du compost avec leurs excréments ; ils ont compris que même leur matière fécale peut être une source de revenus. Et quand l’enjeu devient financier, tout le monde accourt au Cameroun.
Ainsi, ils ont compris la nécessité de changer de comportement avec leurs déchets.
Leviers comportementaux utilisés
Emotional Appeals
Information
Material Incentives
Rules & Regulations
Social Influences
Au besoin, veuillez expliquer comment vous avez utilisé le ou les leviers avec plus de détails.
La pauvreté étant ce qui caractérise les populations dans la vie de tous les jours, celles-ci ne font plus rien pour rien. Très souvent, elles répliquent à toute sollicitation : ça donne l’argent ? A cet effet, le levier des représentations sociales a été actionné pour leur montrer le bien-fondé de se garder de polluer les cours d’eau et égouts parce que ce faisant elles n’auront pas à dépenser de l’argent pour soigner leurs enfants tombés malades. Cet argent pourrait les servir à d’autres fins. De plus, au lieu d’être jetés dans les cours d’eau et drains, les déchets sont récupérés et valorisés par ces populations elles-mêmes ; ce qui leur a permis de s’épanouir socialement et économiquement et de bouter la pauvreté dehors. Les micro-projets qui en ont résulté leur ont permis de se constituer coopératives ou GIC leur ayant permis de devenir financièrement autonomes. Elles ont mis sur pied une économie solidaire qui a permis de monter de petits projets familiaux.
Implementation
Décrivez votre mise en œuvre.
- Sensibilisation par le porte à porte.
-Entretien avec les populations dans des gargotes où elles prennent du vin blanc très apprécié dans nos cultures.
-Organisation des discussions sur vidéoprojecteurs sur les conséquences de la mauvaise gestion des déchets.
-Organisation des échanges sur la plus-value du recyclage des déchets.
-Disposition des bacs à déchets dans les quartiers riverains.
-Construction des toilettes de compostage.
Pour nous assurer que la solution soit adoptée, un comité de sages a été constitué qui est assisté de la police environnementale qui fait des visites inopinées des familles pour demander leurs avis quant aux bienfaits du programme. Ce comité rend compte aux porteurs du projet-programme. A la fin de chaque mois, un rapport est produit, relevant les forces et faiblesses du programme pour des réajustements.
Les conditions favorables à notre solution sont la pauvreté des populations qui ont l’occasion de s’éviter des maladies et de gagner une certaine autonomie financière par le recyclage des déchets qu’elles produisent. La mise à contribution de la Municipalité aussi.
Le principal facteur de réussite est la jeunesse paritaire au cœur de la démarche ; c’est généralement les jeunes qui salissent à cause de leur propension à jeter des déchets partout. Si cette jeunesse est donc mobilisée, eh bien la réussite est au rendez-vous.
L’obstacle majeur auquel nous faisons face est le fait que les populations pensent que nous venons avec un sac d’argent à leur distribuer ; ce qui fait qu’elles prennent d’abord leurs distances lorsqu’elles se rendent compte qu’il n’en est rien. Elles pensent que nous venons les exploiter, alors elles se braquent. Pour les surmonter, nous faisons preuve de bonne gouvernance, en privilégiant le dialogue. Par exemple, le dépôt des bacs est marquant. Le comité de sages est mis à contribution pour aplanir toute incompréhension, la Municipalité assurant l’arbitrage.
Décrivez le leadership de votre solution. Qui dirige la mise en œuvre?
Notre équipe exécutive est principalement constituée d’enseignants du primaire et du secondaire, jeunes et adultes. L’âge moyen tourne autour de 35 ans. La coordonnatrice de notre association est une femme, madame Ngouh Solange. Il y a donc une réelle parité genre puisque le bureau exécutif est composé de quatre femmes et trois hommes dont une présidente ou coordonnatrice, un secrétaire général, une secrétaire générale adjointe, un chargé des programmes, une trésorière, un conseiller et une conseillère. Cette diversité de personnes veut que nul ne soit mis de côté pour son sexe, ses croyances ni sa jeunesse. On se rend compte qu’il s’agit d’un bel ensemble diversifié de personnes. Les perspectives veulent qu’au bout de quatre ans, le mandat durant deux ans et n’étant renouvelable qu’une seule fois, la présidence revienne à l’autre sexe.
Principaux intervenants et partenaires du programme
Les différents partenaires du projet-programme sont la Municipalité, d’autres associations d’ EDD comme Family Green Corporation, les chefs traditionnels, le ministère de l’environnement et du DD. Les efforts se connectent bien avec les secteurs socioéconomiques et sanitaires d’autant que les populations riveraines peuvent économiser l’argent qu’elles dépensent très souvent pour se soigner du paludisme, des maladies hydriques et même respiratoires. Elles tombent moins malades et peuvent ainsi avoir un apport au développement socioéconomique du pays parce que des citoyens malades ont un faible rendement sur le développement. De plus, dans leurs habitudes malsaines, les parents laissent souvent les tout petits faire des selles à même le sol, propageant ainsi des maladies. Avec les toilettes de compostage, les parents veilleront à ce que leur progéniture fasse leurs besoins dans ces toilettes à enjeux. Tous les organismes prônant la santé, le développement socioéconomique, alors tout est interconnecté. A titre d’exemple, le gouvernement, dans l’une de ses missions régaliennes, a pour rôle d’assurer la santé publique. Si ses citoyens se portent bien, il peut orienter des fonds vers d’autres priorités. Les organismes de financement ne peuvent qu’évoluer dans ce créneau, finançant des projets de développement pour des populations bien portantes. Oui, lorsqu’on prend part à une homélie religieuse, la santé est très souvent au cœur de l’enseignement. Oui, l’interconnexion y est.
Impact
Qui a adopté le(s) comportement(s) souhaité(s) et dans quelle mesure?
C’est au travers d’une enquête à questions fermées, enquête menée auprès des populations visées que nous avons abouti à la conclusion que des comportements ont changé. Quand les mentalités changent, les manières de voir les choses s’en trouve bien. Les changements sont devenus observables au bout d’un mois, les enfants tombent de moins en moins malades ; ils ont bonne mine. Le témoignage du comité des sages, et celui de la police environnementale qui constituent le relai entre l’équipe du projet-programme et les populations riveraines était probant. Les déchets ont disparu des cours d’eau et autres drains qui traversent les collectivités territoriales concernées. Par exemple, à la question de savoir si la sante de la famille s’était améliorée en ne jetant plus les déchets dans l’eau, près de 95% des familles ont répondu par oui. Si au départ, les eaux étaient polluées à 100%, à l’arrivée elles étaient dépolluées à 99%, débarrassées des déchets en tout genre, mais surtout plastiques.
Quel a été votre impact sur la pollution de l'eau?
L’impact de notre association sur la pollution de l’eau a été prépondérant. D’abord, lorsque les populations se sont mises à changer de comportement vis-à-vis des cours d’eau qui étaient comme leur dépotoir, le non encombrement du lit de ces cours d’eau était visible à tous. Toutes sortes de déchets qui y étaient jetés dont les excréments humains car c’était aussi un lieu de vidange, leurs comportements malsains n’étaient plus observables. Certes, faute d’appareils de mesure ou de relevé des données de manière scientifique, l’équipe de pilotage du projet s’est limitée à l’enquête qui s’est révélée probante quant à l’assainissement des eaux, de sorte que les odeurs pestilentielles ont fondamentalement baissé. En fait, ces déchets étaient pêchés pour assainir les cours d’eau et autres égouts de la collectivité territoriale. Le nettoyage des cours d’eau par extraction des déchets solides qui y avaient fait leur lit est à suffisance le meilleur indicateur de la méthodologie de mesure.
Quel a été l'impact de votre solution sur les problèmes d'équité?
Le problème de la pollution de l’eau des cours d’eau n’ayant pas de couleur, il n’aura pas tenu compte de ces détails qui divisent. Etant donné qu’il s’agit d’une localité cosmopolite composée de personnes venant d’horizons divers, aucune différence n’a été faite par rapport leur classe sociale, encore moins leurs revenus. Il y a des Bassa, des Douala, des Bamilékés, les Haoussa qui vivent en bonne intelligence, et l’équipe de pilotage du projet-programme a tenu compte de toutes ces différences, le souci majeur étant le bon accueil du projet-programme afin qu’il ait l’impact couru auprès des populations, d’où qu’elles viennent. Tenez, lorsque le comité de sages se constituait, compte avait été tenu de ce cosmopolitisme, de sorte que tous se sentent concernés par les objectifs du projet. Lorsqu’un habitant ne pouvait pas participer aux activités d’investissement humain, il s’en excuse avant, et la fois d’après il était le premier à mobiliser les autres. L’ambiance était conviviale.
Quels étaient les avantages sociaux ou communautaires de votre solution?
Les avantages sociaux étaient énormes ; ils le sont toujours. Les populations auparavant toujours malades ont vu leur santé s’améliorer. La fréquence des cas de paludisme a chuté. Si avant les cas de palu était de 70%, aujourd’hui, ils sont moins de 20%. La cohésion sociale a été boostée parce que les voisins ne se disputent et ne bagarrent plus entre eux parce que tel enfant a fait des selles chez tel voisin. Le projet-programme a fédéré les énergies et les visions par sa dimension économique.
Quels ont été les co-bénéfices environnementaux de votre solution?
Les co-bénéfices environnementaux et sociaux sont immenses. D’abord, l’assainissement des cours d’eau et autres égouts qui au quotidien subissent des affres des populations non sensibilisées sur des questions environnementales et écologiques. Le cycle de l’eau peut à nouveau s’opérer.
Sur le plan socio-économique, la santé s’est améliorée. L’argent dépensé pour la santé a été investi ailleurs. La vie des populations s’en est trouvée améliorée. Les ODDs6 ; 3 ; 14 et 15 ont été déclenchés.
Quels ont été les avantages connexes de votre solution par rapport au développement durable?
Les avantages connexes par rapport au développement durable sont nombreux ; d’abord, l’ODD6 en rapport avec la pollution est atteint, l’eau n’étant plus polluée. Les ODD1 et 2 en rapport avec la santé, le bien-être et la lutte contre la pauvreté sont également atteints, les enfants ne tombant plus régulièrement malades, les revenus issus des toilettes de compostage permettant d’améliorer leurs conditions de vie. Sans oublier ceux sur les changements climatiques et la dégradation des sols.
Replication and Scale
Durabilité : Décrivez la durabilité économique de votre solution.
Notre solution étant multisectorielle, elle compte sur des appuis multiformes dont ceux liés à nos partenariats avec la Municipalité de la localité, mais surtout avec la Mairie de la ville qui est engagée dans le projet: Douala, ville durable à l’horizon 2025. Au Cameroun, le plus souvent, des subventions ne viennent pas du gouvernement ; elles viennent d’institutions privées et des financeurs internationaux. Si le gouvernement reçoit des fonds des bailleurs de fonds, il peut aussi les mettre, en partie, à la disposition des associations citoyennes ou de la société civile. Des entreprises citoyennes comme l’entreprise chargée de l’hygiène et la salubrité peuvent mettre des bacs à déchets à disposition et assurer un accompagnement technique
Retour sur investissement : Combien a coûté la mise en œuvre de ces activités?
Nos résultats se comparent aux investissements décrits en ce sens que le lancement des activités a mobilisé les medias et d’autres acteurs, les banderoles. La formation des jeunes à la cause environnementale a nécessité des moyens conséquents. La sensibilisation n’a pas été de tout repos ; les comités de sages pour coordonner les activités de mise en œuvre de la solution étaient actifs et nécessitaient des fonds. L’achat des bacs à déchets a permis de contenir les déchets mis à la disposition d’entreprises commises au recyclage ; ceux issus des toilettes de compostage suivaient un protocole en vue de leur recyclage. Sans oublier des réunions de restitution des rapports mensuels. Tout cela a nécessité presque 30000 dollars.
Comment pourrions-nous reproduire cette solution ailleurs avec succès?
Il est facile de reproduire cette solution ailleurs avec succès ; il suffit de l’adapter au contexte. Si les populations, mal informées, jettent des déchets dans l’eau ici, ce ne sera pas le cas ailleurs. Si elles défèquent ou vidangent leur latrine dans les cours d’eau ici, ce ne sera pas le cas ailleurs. René Devos a dit : Il faut penser global et agir local. Si ailleurs les populations sont partie prenante de la gestion de la cité par les stratégies politiques mises en place, elles deviennent actrices de leur développement personnel. Il faudrait simplement renforcer leurs capacités afin que leur participation soit optimale dans la gestion des affaires de la cité. Notre solution a déjà été testée avec le public scolaire, avec une forte mobilisation. Pour cette initiative, nous nécessiterions entre 40000 et 50000 dollars. Nos acteurs sont connus : les enseignants, les jeunes, les riverains, des sages, un appui technique et financier, des bacs à déchets, des composteurs modernes.